Beaugeste et Cinq Étoiles : Une alliance guidée par la passion d’un geste artisanal authentique et vivant.

C’est avec érudition et sensibilité que Faïza Khaled, fondatrice de Cinq Etoiles, parle du travail des artisans, hommes et femmes, avec lesquels elle collabore depuis de nombreuses années. A leurs côtés, elle défend avec passion, l’artisanat traditionnel tunisien et contribue à la sauvegarde et à la promotion de ces savoir-faire régionaux séculaires.

Son œil expert a su repérer les plus talentueux d’entre eux et c’est avec l’idée de magnifier la simplicité et la beauté des objets originaux qu’ils créent, qu’elle a fait appel à Nelson Sepulveda Osorio pour initier un dialogue fécond entre artisanat et design.

Beaugeste ne pouvait qu’être séduit par cette vision d’un artisanat vivant, mêlant excellence de la tradition et contemporanéité, dont la beauté demeure universelle. Ces artisans chevronnés perpétuent la fabrication d’objets uniques, qui accompagneront votre quotidien pour de longues années.

Parmi les nombreux savoir-faire qui composent le paysage artisanal tunisien, Faiza nous a guidé au cœur de trois formes emblématiques que sont le tissage du jonc de mer, celui de la laine pour la confection de couvertures et le travail du bois d’olivier.

Transformer le jonc en étoffe végétale

Utiliser les fibres naturelles présentes dans l’environnement proche pour les transformer en objets usuels est une pratique ancienne et universelle, qui trouve en Tunisie de multiples expressions.

La sparterie, ou l’art de tisser des fibres, d’alfa, de feuilles de palmier ou des brins de jonc, s’est répandue dans les foyers ruraux pour la confection de nattes, et couffins depuis des millénaires. Les artisans tunisiens ont perfectionné cet art, transmettant des savoir-faire de tissage rustiques, mais exigeants, transformant cette fibre rigide en de véritables tissus végétaux, souples et résistants.

C’est au début de l’été, en bordure des marais salants et des oueds que sont récoltés les joncs qui serviront à la confection de nattes tissées qui traditionnellement, ornent les murs et tapissent les sols des maisons et mosquées.

Avant de pouvoir être tissés, les brins doivent être mis à sécher. Ils seront ensuite triés par taille et certains seront teints, le plus souvent en noir ou en rouge, qui restent les couleurs classiques, obtenues autrefois grâce à des teintures végétales, issues des macérations de peaux de grenades ou extraites de la racine de garance, aujourd’hui supplantées par les teintures synthétiques. Les joncs devront être ré-humidifiés afin de retrouver la souplesse nécessaire à leur tissage.

Commence alors le difficile travail des nattiers. Accroupis, penchés sur des métiers horizontaux étroits, les joncs ne dépassant pas en général 80 cm, ils vont patiemment tendre de fines cordelettes ou de solides fils pour former la chaîne et y faire passer délicatement les brins de jonc qui composent la trame usant de leurs doigts au lieu d’une navette. Pour la réalisation de grandes largeurs, l'association de deux métiers adjacents permet aux artisans de travailler de concert, liant ainsi les nattes entre elles.

Ce processus, entièrement manuel, physiquement pénible et exigeant, s'effectue au sein d'ateliers devenus au fil du temps de plus en plus rares. Cinq Etoiles permet à cette technique ancestrale qui tend à disparaitre de perdurer en proposant entre autres ces sets de table, dont la robustesse et la beauté épurée ont suscité notre désir de les intégrer à notre sélection d'objets du quotidien

petits sets de table en jonc de mer

Tisser la laine : un artisanat féminin traditionnel source d’émancipation

Le travail de la laine pour la réalisation de couvertures demeure lui essentiellement une activité féminine rurale, liée à un artisanat domestique. Cinq Etoiles a choisi de soutenir des artisanes de la région de Kasserine qui maitrisent à la perfection l’art du tissage.

Ces femmes tissent le soir dans leurs foyers après leur journée de labeur, la laine issue des troupeaux d’ovins dont les hommes ont la charge. Un savoir-faire transmis de mère en fille, qui s’est développé pour dépasser le cadre familial et vernaculaire. Les tisseuses se sont réunies et organisées afin de pouvoir diffuser localement le fruit de leur travail. Un moyen pour elles de s’émanciper, qui grâce à la plus large diffusion à laquelle leur donne accès la collaboration avec Cinq Etoiles, leur permet aussi d’être visibles et reconnues pour leur maitrise au-delà des frontières de la Tunisie.

La laine récupérée après le grand Aïd est lavée, cardée, filée et tissée à la main en de grandes couvertures allant jusqu’à 220 centimètres et finies par de petites franges nouées.

Beaugeste a sélectionné des couvertures tissées uniquement dans les coloris naturels des laines, privilégiant les harmonies d’écru et de noir, qui sont mises en valeur par les lignes graphiques des motifs.

couverture en laine tissée main

Magnifier la noblesse rustique du bois d’olivier

L’olivier légendaire, emblématique de la Méditerranée est cultivé en abondance en Tunisie depuis plus de 6000 ans. L’arbre généreux et protéiforme, dont les usages s’étendent du nourricier au curatif, possède aussi un bois solide aux magnifiques veines, que les artisans façonnent en mille objets usuels ou décoratifs.

La mécanisation partielle a facilité le travail artisanal du bois d’olivier, dur et compact et à permis l’essor de cet art. Le bois des arbres ne produisant plus assez d’huile est coupé et doit être longuement mis à sécher avant de pouvoir être découpé puis sculpté. 

Nelson Sepulveda a travaillé étroitement avec des maîtres artisans de la région de Sfax, afin de revisiter des cuillères, dont la simplicité met en valeur la noblesse du bois. Un travail de ponçage manuel minutieux confère aux couverts un beau lustre et un toucher soyeux. Le bois laissé brut, sans aucun traitement de finition, se patine, magnifiant les marbrures uniques à chaque pièce et est parfaitement adapté à l’usage en cuisine.

cuillère à riz en bois d’olivier

Nous sommes heureux de présenter chez Beaugeste les objets crées par ces artisans et artisanes d’excellence. Par leur travail emblématique du terroir tunisien, leur attachement à la transmission, leur engagement dans un processus d’échanges interdisciplinaires et leur ouverture sur le monde, ils maintiennent la vivacité de leur art et dessinent son avenir.

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