Toujours en quête de savoir-faire artisanaux, Anne Grand-Clément a découvert lors de ses nombreux séjours dans le Salento* une riche tradition de linge de maison, autrefois très répandue mais presque oubliée aujourd’hui. Pour Beaugeste, elle a entrepris de faire revivre ce savoir-faire délaissé et de rééditer des tissages d’autrefois.

Tissage du Salento

Jusqu’au début du 20e siècle, le tissage était une activité manuelle, exclusivement féminine, présente dans tous les villages de cette région rurale. La plupart des familles paysannes possédaient un métier à tisser à bras, en bois d’olivier sculpté, transmis d’une génération à l’autre pour que les femmes y tissent le linge de la maison. Celles-ci consacraient en particulier tout leur soin et leur savoir-faire à la réalisation du « Corredo », le trousseau de mariage de leurs filles. Plusieurs années leur étaient nécessaires pour produire draps, taies, torchons et serviettes de toilette, tissés par douzaine, en coton, lin ou chanvre. Les tisserandes les plus expertes faisaient preuve d’une étonnante créativité dans la conception de leurs propres motifs, gardant jalousement leurs secrets d’exécution.

La mécanisation des métiers à tisser entraîna peu à peu une professionnalisation de ce savoir-faire au sein de petits ateliers. Grâce au génial métier Jacquard* automatique, fonctionnant sur un principe très élaboré de cartons perforés, les motifs copiés ou réinterprétés d’un atelier à l’autre, se répandirent au travers du Salento, pérennisant cet artisanat devenu très florissant. A partir des années 70, la quête incessante du rendement jointe à la concurrence de textiles à bas coût entraina un déclin de l’activité et la fermeture de la plupart des ateliers.

Un projet ambitieux et exigeant

Admirative de la qualité et de l’originalité de ces textiles anciens qu’elle collectionne depuis plus de 20 ans, AGC s’est tournée, après plusieurs recherches vaines, vers l’un des derniers ateliers locaux détenant encore équipements et savoir-faire capables de reproduire aujourd’hui les techniques d’autrefois. Dirigée par Francesco, cette petite manufacture familiale fut fondée par sa grand-mère, véritable pionnière, qui la première importa de Suisse le fameux métier Jacquard automatique.

Une première collaboration avec Francesco a tout d’abord permis l’édition des grands torchons en toile métis* FLORA et BAROCCO, tissés à partir de dessins traditionnels retrouvés par Anne dans les archives de l’atelier. Pour les produire deux métiers à navette* de petite largeur fonctionnent en permanence dans un vacarme assourdissant accompagnant l’impressionnant ballet de la chaine de cartons perforés, dansant à plusieurs mètre au dessus du métier.

Dans un deuxième temps, un vieux métier en bois de la marque Ruti a été spécialement restauré et remis en activité pour lancer les premiers essais des serviettes de toilette. Après plusieurs réparations et deux ans de travail assidu, la grande expertise et la persévérance de Francesco assisté de son père retraité, ont pu aboutir au résultat tant désiré.

Une qualité conçue pour durer

AVRIL, EDEN et MIA sont déclinés en serviette d’invité et de toilette, tissées avec la technique Jacquard dans un coton blanc labellisé Oeko-Tex  standard 100*. Les lisières* fines de chaque coté du tissage, gage de solidité, et les courtes franges peignées leur confèrent ce raffinement d’un autre temps si cher à Anne.

AVRIL, simple et délicate, reprend en coton blanc le motif typique du Salento déjà décliné sur notre torchon de cuisine FLORA.

EDEN, à l’armure* nid d’abeille complexe et inédite, a été pré-lavée en atelier afin d’en faire gonfler les alvéoles de différentes tailles, révélant une parfaite qualité d’absorption.

MIA dessine une mosaïque de fils entrecroisés en surface, qui en se gaufrant au lavage donneront tout son relief au tissage le rendant particulièrement absorbant.

Nous avons mis tous nos efforts à reproduire une qualité similaire à celle des serviettes de toilette anciennes, conçues pour durer une vie entière. AVRIL, EDEN, MIA, promettent de vous accompagner longtemps et de se bonifier au fil du temps grâce à l’excellence de leur fil de coton et de leurs tissages élaborés avec soin. 

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Petit lexique par ordre alphabétique pour mieux comprendre

• armure* : mode d'entrecroisement des fils de chaîne et des fils de trame, variable selon les tissus

• chaine et trame* : la chaîne est l’ensemble de fils tendus sur le métier, au travers desquels passent perpendiculairement les fils de trame

• lisière : ce qui termine de chaque côté la largeur d’une étoffe

• métier Jacquard*: mécanique inventée à Lyon en 1801 par Joseph Marie Jacquard qui révolutionna l’industrie textile. Surmontant le métier à tisser de plusieurs mètres, elle commande l’ensemble des fils de chaine en les sélectionnant suivant un programme inscrit sur des cartes perforées, afin de les soulever à l’aide de crochets pour créer des motifs complexes et variés

• navette* : instrument de tissage en forme de barquette, qui engage le fil de trame entre les fils de chaîne et se déplace selon un mouvement alternatif horizontal

• Oeko-Tex Standart 100* : Label de protection contre les substances nocives de Oeko-Tex, système de contrôle et de certification indépendant et uniforme au niveau international, pour les matières premières, les produits semi-finis et finis dans le secteur textile, à tous les niveaux de traitement, en mesure de garantir une sécurité de produit de haute qualité

• Salento* : région à l’extrême Sud des Pouilles en Italie

• toile métis* : toile dont la trame est en lin et la chaîne en coton

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